• Question :

    J’ai toujours cru que Mazal Tov signifiait “félicitations!”. J’ai récemment entendu dire que cela veut en fait dire “bonne chance”. Moi qui pensais que les Juifs ne croient pas en la chance… 

    Réponse :

    Votre confusion est compréhensible. Le Talmud – l’antique encyclopédie de la sagesse juive – semble se contredire lui-même sur ce sujet. On peut y lire « Le jour de votre anniversaire, votre mazal est fort », alors qu’ailleurs, le Talmud enseigne « Le peuple juif n’est pas soumis au mazal » !

    Le terme mazal signifie littéralement « une goutte qui coule d’en haut ». Si ce mot peut avoir différentes connotations suivant le contexte dans lequel il est employé, celles-ci sont toutes rattachées à cette définition basique : quelque chose qui coule d’en haut.

    Les signes du zodiaque sont appelés mazalot. La tradition juive enseigne que les constellations ont une influence certaine sur le destin des hommes et des nations ici-bas. Ainsi, le mazal est l’influence qui découle (“coule”) des étoiles. (Au fil des siècles, un “bon” ou un “mauvais” mazal en est venu à signifier, dans le langage courant, la bonne ou la mauvaise fortune plutôt que le destin.) Lorsque le Talmud déclare que nous ne sommes pas sujets au mazal, cela veut dire que nous ne sommes pas limités à notre destin et qu’il nous est possible de modifier notre sort par nos actions.

    Le mot mazal porte un autre sens, plus pertinent pour comprendre l’expression mazal tov : “Mazal” est le terme employé par la mystique juive pour désigner la racine de l’âme. Les mystiques enseignent, en effet, que seul un reflet de notre âme habite notre corps tandis que l’essentiel de celle-ci, le mazal, reste en haut et nous “éclaire” de loin.

    Avez-vous déjà ressenti une intuition spontanée, vous sentant tout d’un coup en paix avec vous-même et avec tout l’univers ? Ou une inspiration soudaine qui vous amène à considérer la vie sous un jour nouveau ? Il arrive en effet que, de temps à autres, nous recevions un influx d’énergie supplémentaire de notre âme d’en haut. Cela peut arriver n’importe quand, mais le plus souvent ce sera lors d’un évènement important comme une naissance, un anniversaire, une Brith Mila, une Bar/Bat Mitsva ou un mariage. C’est précisément dans ces moments de joie que nous sommes capables de voir au-delà des apparences et de ressentir la vérité profonde de la vie.

    Lorsque nous souhaitons à quelqu’un mazal tov, nous lui adressons une bénédiction dont le sens est : « Puisse cette goutte d’inspiration de ton âme d’en haut ne pas se perdre, mais au contraire avoir sur toi un effet positif et durable afin que, désormais, tu vives ta vie avec une conscience accrue des bénédictions qui la jalonnent et que tu sois prêt à en recevoir encore plus. »

    En d’autre mots : un bon mazal !


    votre commentaire
  • Chaque jour, des milliards d'heures de vie humaine partent sous forme de sommeil. Si l'on considère qu'il y a 6.000.000.000 d'êtres humains dans le monde et que chacun d'eux dort en moyenne 7,2 heures par nuit... je vous laisse calculer. Il ressort de cela que le temps passé à dormir semble être la ressource humaine la plus gaspillée.

    Pourquoi passons-nous de 25 % à 30 % de nos vies à ne rien faire ? Pourquoi donc nous faut-il dormir ?

    Cela peut apparaître comme une question sans fondement. Pourquoi dormir ? Mais parce que notre corps l'exige, voyons ! C'est la nature de nos mécanismes physiologiques qui fait que nous avons besoin de tant d'heures de repos chaque jour pour pouvoir fonctionner.

    Cependant, pour le Juif, il n'y a pas de question sans fondement. Si D.ieu nous a créés de cette façon, il doit y avoir une raison. Si nos heures d'activité doivent nécessairement être précédées par un sommeil que le Talmud qualifie de « petite mort », cet agencement contient en soi un enseignement, une vérité fondamentale inhérente à la nature de l'entreprise humaine.

    Le Rabbi de Loubavitch l'explique ainsi : si nous ne dormions pas, il n'y aurait pas de lendemain. La vie ne serait qu'un éternel et immuable « aujourd'hui ». Nos pensées et nos actions ne seraient jamais que le fruit de nos pensées et actions précédentes. Il n'y aurait jamais de nouveaux départs dans nos vies, car l'idée même de nouveau départ nous serait totalement étrangère.

    Le sommeil implique que nous avons non seulement la capacité de nous améliorer, mais aussi de nous dépasser, de transcender notre existence. Il nous donne le pouvoir d'ouvrir un nouveau chapitre de notre vie qui n'est ni prédit ni conditionné par ce que nous avons vécu jusqu'à présent. De nous libérer des contraintes d'hier et de reconstruire, recréer, un nouveau soi.

    Rabbi Israël Baal Chem Tov enseigna que D.ieu crée le monde de nouveau à chaque milliseconde. Si, comme le dit le Talmud, nous sommes Ses « partenaires dans la création », nous devrions être capables de le faire aussi – au moins une fois par jour.

    Réveillez-vous demain matin et commencez une nouvelle vie...


    votre commentaire
  • Question :

    C’est mon anniversaire ce week-end. Toutefois, j’ai toujours trouvé ça un peu bête de le célébrer. Ma naissance fut en quelque sorte un accident : mes parents ont dit que j’étais « une surprise », et je suis né prématuré de six semaines. Y a-t-il un sens à fêter un jour où je n’étais pas censé naître ?

    Réponse :

    Votre anniversaire est choisi par D-ieu et non par vos parents, votre astrologue ou le médecin accoucheur. La naissance, c’est quand D-ieu déclare que le monde ne peut plus continuer sans vous. C’est le jour où devait débuter la mission de votre âme.

    Il y avait déjà six milliards d’êtres humains sur Terre avant que vous naissiez. Le monde avait-il vraiment besoin de vous ? Est-ce qu’une âme de plus peut faire la différence ? La réponse est clairement : oui. Autrement, D-ieu n’aurait pas envoyé votre âme sur cette Terre. Votre naissance signifie que vous avez quelque chose d’unique à offrir au monde qu’aucun autre des six milliards d’êtres humains ne peut apporter.

    Il y avait déjà six milliards d’êtres humains sur Terre avant que vous naissiez. Le monde avait-il vraiment besoin de vous ?

    Votre anniversaire est l’occasion pour vous de vous dire : « Aujourd’hui est le jour où mon âme a été envoyée en mission. Où en suis-je dans celle-ci ? Ai-je fait ma part dans l’entreprise divine de faire descendre le Ciel sur la Terre ? Me suis-je correctement efforcé de m’améliorer et d’améliorer le monde qui m’entoure ? Combien de mon temps et de mon énergie sont-ils investis dans des activités qui ont un sens ? Combien de temps pourrais-je ajouter à cette quantité dans l’année qui vient ? » 

    Loin d’être un accident, votre naissance fut clairement un acte délibéré. Le fait que vous ayez surpris vos parents et soyez né prématurément ne fait que souligner combien le monde avait urgemment besoin de vous : votre âme ne pouvait pas attendre les quelques semaines qui restaient jusqu’au terme des neuf mois de grossesse pour descendre ici-bas. D-ieu avait un autre terme en tête.

    Votre âme a été envoyée en express recommandé. Assurez-vous que celle-ci reste toujours une priorité.


    votre commentaire
  • Je suis enfoncée dans mon fauteuil, de petits écouteurs délicatement insérés dans mes oreilles. Et en effleurant un bouton, je suis transportée là où je le souhaite.

    Un moment, mon cœur est transporté par une mélodie entraînante. Un instant plus tard, mes pieds commencent à s’agiter et mon sang s’accélère selon l’énergie du rythme. Une pression du doigt, et je sens bientôt une larme rouler sur ma joue en entendant une certaine phrase d’une chanson triste. Une autre pression, et mon esprit est stimulé par une conférence enregistrée, me voilà exaltée et inspirée par une nouvelle idée, une nouvelle profondeur.

    En touchant un bouton, je navigue à travers une histoire, une leçon, une chanson gaie ou une mélodie mélancolique. Je choisis l’humeur qui me convient et je suis transportée dans un autre endroit, un autre temps, une autre réalité.

    Quelle puissance dans cet appareil ! Je comprends que ces petits gadgets se vendent en dizaines de milliers par jour.

    Imaginez que nous ayons un clavier de contrôle dans notre être intérieur. Imaginez qu’en touchant simplement un bouton, nous ayons un tel contrôle de notre psychisme et de notre personnalité…


    Et bien, c’est le cas.

    Les enseignements de la ‘Hassidout nous assurent que, de par notre nature même, nous possédons la faculté de moa’h chalit al halev – « l’esprit domine le cœur ». Contrairement aux animaux, dont le comportement est dicté par l’instinct, l’être humain est, par essence, un être rationnel, capable d’atteindre la maîtrise totale de ses pensées et de ses humeurs.

    Cependant, la capacité d’utiliser cet « instrument » n’est pas automatique. Elle exige un apprentissage de la théorie et de la pratique. Mais une fois que l’on a appris à se servir de ce fleuron du high-tech qu’est l’esprit humain, nous pouvons parvenir à la maîtrise de nos émotions, de nos sentiments et de nos réactions.

    Le bonheur est un choix, pas une condition. De même que l’intégrité, la gentillesse, l’humilité, la bonté, la compassion et, à l’extrême inverse, les sentiments inutiles d’envie, de colère et de dépression.

    Imaginez pouvoir toucher un bouton pour éteindre un accès de colère, ou une humeur léthargique et dépressive. Imaginez presser un bouton pour être pénétré de joie tonifiante et d’énergie constructive. Imaginez avoir un tel pouvoir de concentration, de convergence et de contrôle de soi. Puis imaginez quelle différence cela ferait dans notre développement personnel et dans nos relations.

    Nous avons cet appareil. Nous avons ces boutons, et nous avons même le manuel d’utilisation – notre Torah. Tout ce que nous avons à faire est de l’apprendre.

     

    Voilà un produit auquel Apple pourrait s’intéresser.

    Ce cours et לעילוי נשׁמת : Moché rabénou' (7 adar) et CHOUCHAN BEN HNINA .


    votre commentaire
  • Question :

    Le film « Bruce Tout-puissant » soulève des questions importantes. Ça parle d’un homme à qui on donne la tâche d’être D.ieu pendant une semaine. Les réponses aux dilemmes qu’il affronte m’ont aidé dans ma quête de la vérité.

    Si vous pouviez être D.ieu pendant une semaine, que feriez-vous ? Qui aideriez-vous ? Quelles punitions infligeriez-vous ? Que feriez-vous de cette terrible responsabilité ?

    Réponse :

    Je n’ai pas vu le film, mais cette question est connue. Un petit livre écrit par le Rav Aryeh Kaplan en 1983 appelé « Si vous étiez D.ieu » pose exactement le même scénario. Vous serez peut-être intéressé de le lire pour connaître sa perspective. Je suis sûr qu’il existe de nombreux ouvrages sur la question avec autant d’approches différentes. Voici la mienne.

    Vous posez la question comme une hypothèse : si vous pouviez être D.ieu, que feriez-vous ? Mais d’après la pensée juive, ce n’est pas là une hypothèse, c’est la réalité !

    D.ieu a placé en chacun de nous une étincelle divine, une partie de Lui-même, que nous appelons généralement notre « âme ». Cette étincelle divine est notre véritable identité ; notre corps et la « personnalité » qui l’accompagne sont simplement les vecteurs à travers lesquels s’exprime notre âme.

    Nos corps sont humains. Mais nos âmes sont divines. Du point de vue de l’âme, nous avons les mêmes attributs que D.ieu Lui-même. Nous sommes faits à Son image.

    1) Nous avons le libre arbitre

    En vérité, seul D.ieu peut avoir le libre arbitre. Parce que posséder un véritable libre arbitre signifie être au-dessus de toute influence qui puisse vous faire pencher d’un côté ou de l’autre. Si je choisis quelque chose sous l’effet d’une pression extérieure, de mon ignorance ou de l’habitude, ce choix ne peut être réellement qualifié de « libre ».

    Or, D.ieu seul est au-delà de toute influence. Du point de vue du corps, un être humain est soumis à l’influence de l’environnement, de l’éducation, de la génétique et des changements d’humeur. Scientifiquement parlant, nous sommes essentiellement des machines qui font des choix prévisibles dépendant d’influences internes et externes. Mais ceci est seulement valable du point de vue de la nature. D’un point de vue spirituel, nous ne sommes pas à ce point unidimensionnels. D.ieu nous a donné une part de Lui-même, une âme, qui constitue l’essence de notre être et qui est au-delà de toute influence. Notre âme nous permet de nous élever même au-delà de notre propre nature et d’être réellement libres de choisir.

    Ainsi, comme D.ieu, nous avons le libre arbitre. Notre destin est entre nos mains.

    2) Nous sommes des créateurs

    Mis à part le fait que nous pouvons inventer, construire et même reproduire (ce que les animaux font également), nous autres humains sommes, dans notre essence, des créateurs.

    La Kabbale (la mystique juive) enseigne que chaque action que nous accomplissons non seulement affecte le monde autour de nous, mais crée également de nouvelles forces spirituelles. En accomplissant un geste de bonté, nous créons un « ange bénéfique », une force d’énergie positive. En revanche, en agissant égoïstement ou de façon destructrice, nous créons un « ange maléfique », une énergie négative. Au fil de nos vies, nous accumulons une multitude de ces créatures qui sont l’œuvre de notre propre création, et elles planent au-dessus de nos âmes. L’énergie négative peut être détruite et même transformée en bien si nous regrettons le mal que nous avons fait et réparons le mal commis. Ces anges sont les nôtres et nous décidons de leur sort.

    Comme D.ieu, nous sommes des créateurs, et nos créations sont entre nos mains.

    3) Nous pouvons agir sur le destin du monde entier

    Le pouvoir de l’âme est illimité. Mes pensées, mes paroles et mes actions peuvent propulser le monde entier vers la réalisation de son destin ultime, ou bien retarder cette réalisation. Le Talmud dit que chacun devrait considérer la balance du monde en équilibre entre le bien et le mal. Le geste que je m’apprête à faire va faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre : vais-je amener plus de corruption, de douleur et de peine dans le monde, ou bien vais-je promouvoir la paix, le bonheur et l’harmonie ?

    Ainsi, tout comme D.ieu, nous possédons le libre arbitre, nous créons et contrôlons nos créatures, et le destin du monde entier est entre nos mains.

    D.ieu pourrait nous avoir créés autrement. Il n’était pas obligé de nous donner tellement de pouvoir. Mais il a fait un pari. Il a placé le monde dans nos cœurs. Il a investi en nous Son Être même. Parce qu’Il nous fait confiance pour réussir.

    Alors, la question n’est pas « Que feriez-vous si vous étiez D.ieu ? », mais plutôt « D.ieu vous a donné Son pouvoir. Qu’allez-vous faire maintenant ? »

    Ce cours et pour la refoua chléma' de :yehouda ben rina  et de  מררכי בן שלום .Et pour la hatslaha' de : sandrine fitoussi .


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique